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§Goodbyehalo # 2 ≡ Re: Hors Sujet
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Goodbyehalo
1013 posts depuis
le 6/9/2003
je t'ai trouvé quelque chose sur la censure littéraire.
je pense qu'il y a certainement matière là dedans pour t'aider dans ton devoir...

bon courage

l’histoire de la censure dans la littérature

L’histoire de la censure prend sa source au premier siècle de notre ère, Auguste exila les poètes Cornelius Gallus et Ovide et interdit leurs œuvres. Plus tard, l’empereur Caligula ordonna de brûler tous les ouvrages d’Homère, de Virgile et de Tite-live. Vers l’an 213, l’empereur de Chine Shih Huang voulut en finir avec la lecture en brûlant tous les livres de son royaume. En 303, Dioclétien appliqua cette même mesure pour les chrétiens. Près d’un siècle plus tard, les œuvres de Protagoras furent brûlées à Athènes. En 1559, la congrégation de la suprême inquisition publia le premier indexe des livres prohibés, un liste de livres, l’Enfer, que l’église considérait comme dangereux pour la foi et la moralité des catholiques romains. Ainsi que nous l’avons bien compris le livre est le fléau des dictateurs. L’histoire de la lecture est éclairée par une suite d’autodafés.

Sous le règne de Louis XVIII, naquit Anastasie. Ce personnage est l’emblème de la censure, fille naturelle de Séraphine Inquisition, et compte dans sa famille quelques autres personnages très connus : Ernest communiqué, Zoé Bonvouloir, le Vicomte Butor de Saint arbitraire estampille….etc. Le Pape Alexandre VI, qui avait été un de ses premiers pères, avait pu parfaire son éducation grâce à un petit manuscrit intitulé le manuel du petit censeur dont voici les principaux points :


1° la censure est l’art de découvrir dans les œuvres littéraires ou dramatiques les intentions malveillantes.

2° L’idéal est de découvrir les intentions même quand l’écrivain ne les a pas eu.

3° Un censeur capable doit à première vue déterrer dans le mot OPHICLEIDE, une injure à la morale publique.

4° La devise du censeur est : « coupons, coupons, il en restera toujours trop. »

5° Le censeur doit être persuadé que chaque mot d’un ouvrage contient une allusion perfide .Quand il ne la découvrira pas ,il la coupera aussi, attendu que les allusions les mieux dissimulées sont les plus dangereuses.


En temps de guerre , le ministre de la propagande Joseph Paul Goebbels parla devant une foule déchaînée de plus 100 000 personnes tandis que l’ on brûlait 20 000 milles livres à ses pieds . Plus tard , ce sont les bibliothèques qui interdisent leurs rayons aux ouvrages dit de « collabos ».


Dans l’histoire parfois cruelle de la censure en France , celle-ci a usé d’ arguments très différents pour interdire certains écrits :

Au XVIII siècles , la législation royale accusait ces livres de porter atteinte à « l’autorité du roi et à troubler l’ordre et la tranquillité de ses états ».

Sous l’ancien régime ces « mauvais livres » troublaient la paix publique . C’est l’argument de la censure que l’on retrouve à toutes les époques.

Au XIX siècles , le livre devient un « mauvais germe » menaçant la santé des familles et de la société.

Au XX siècles, il s’agit plus d’un «outrage aux mœurs ».

Aujourd’hui, le terme « censure » doit s’appliquer généralement à toute entrave à la chose imprimée, à sa circulation, à son libre accès, qu’il s’agisse de morale ou de politique.


les écrivains censurés


Au cours des siècles de nombreux écrivains ont été de cette censure et accusés d’outrage aux mœurs. Les cas les plus fameux se retrouve au XIXeme siècle.

L’année 1857 est celle du procès de Madame Bovary et de celui des Fleurs du mal, deux œuvres jugées immorales. L’opinion publique était partagée. Les Fleurs du mal avait connu un premier succès grâce à le Revue des deux Mondes, qui les avait fait connaître en 1855. Baudelaire publie l’œuvre en 1857, avec le dessein « d’extraire la beauté du mal », non sans provocation. L’œuvre qui devait au départ s’appeler « lesbiennes »ou « limbes » parut le 25 Juin chez Poulet-Malassis, devenu éditeur après sa libération de prison pour avoir participé à l’insurrection de juin, et grand ami de Baudelaire. Il est tiré à 300 000 exemplaires.

Le 5 juillet 1857, on lit sous la signature de Gustave Bourdin dans le Figaro :

« ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit à toutes les putridités du cœur… », ou bien encore : « rien ne peut justifier un homme de plus de 30 ans d’avoir donné la publicité du livre à des semblables monstruosités ». Ce qui signifie : écrivez ce que vous voulez, mais n’imprimez pas !

Dès le 7 juillet, le ministère de l’Intérieur signale le livre au parquet. Le Figaro continue sa campagne contre Baudelaire et, malgré un article élogieux dans le Monsieur, la saisie du livre est ordonnée le 16. Les auteurs et les éditeurs sont envoyés devant le tribunal correctionnel de la Seine.

Le poète qui a beaucoup « d’ami dans le camp républicain » (Mémoires du procureur Pinard), cherche à faire jouer ses relations. Il compose un dossier dont les notes sont restées célèbres : « le livre doit donc être jugé dans son ensemble et alors il en ressort une terrible moralité. Il a plusieurs morales, il y a la morale positive et pratique à laquelle tout le monde doit obéir mais il y a la morale des arts. Celle-ci est autre et, depuis le commencement du monde, les arts l’ont bien prouvé. Il y a plusieurs sortes de liberté, la liberté pour le forcer et une liberté très restreinte, pour les polissons… ».L’audience a lieu le 20 août. Pinard ,substitut du procureur impérial , parle le premier : il sait que « poursuivre un livre pour offense à la morale publique est toujours chose délicate. Si la poursuite n’ aboutit pas , on a fait à l’ auteur un succès ,presque un piédestal , s’il triomphe, on a assumé vis à vis de lui l’ apparence de la persécution ». S’il n’insiste pas trop sur l’ offense à la morale religieuse , il insiste beaucoup sur l’outrage fait à la morale publique . Il demande à ce que Baudelaire soit condamné, et dénonce cette « tendance croissante, mais certaine , cette fièvre malsaine qui porte à tout peindre, à tout décrire, à tout dire comme si le délit d’ offense à la morale publique était abrogé, comme si cette morale n’existait pas ».

Le jugement fut rendu sur le champ : « En ce qui touche la prévention d’ offense à la morale publique et aux bonnes mœurs :Attendu que l’erreur du poète, dans le but qu’il voulait atteindre et dans la route qu’il à suivie, quelque effort de style qu’il ait pu faire, quel que soit le blâme qui précède ou qui suit ses peintures, ne saurait détruire l’ effet funeste des tableaux qu’il présente aux lecteurs et qui, dans les pièces incriminées, conduisent nécessairement à l’excitation des sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur… ».

Le poète doit payer 300F et les éditeurs 200F plus la suppression de 6 poèmes :

(« Lesbos » , « les Femmes damnés », « Le Léthé » , « A celle qui est trop gaie » , « les Bijoux », « les Métamorphoses du vampire » ).

Baudelaire ne fait pas appel car il ne peut pas soutenir les frais d’ un long procès. Pourtant cela n’empêche pas les éditeurs de publier les pièces interdites , dès 1864. En 1924, la justice retire de la vente publique un exemplaire de l’édition de 1857. Une loi récente, datant du 12 septembre 1946 ouvrait un recours en révision « contre les condamnations prononcées pour outrages aux bonnes mœurs commises par la voie du livre ».

Le 31 mai 1949, la cour de cassation casse le jugement de 1857. Mais cet arrêté ne dit pas si le jugement fut cassé parce qu’il était vicieux à son époque ou en désaccord avec l’opinion actuelle.

L’année 1857 est aussi celle du procès de Madame BOVARY. Le Procureur PINARD commence son réquisitoire par un résumé de l’œuvre et finit par une accusation contre FLAUBERT, Laurent PICHAT, directeur de la revue qui l ‘avait publié, et PILLET, l’imprimeur. Les prévenus étaient inculpés d’outrage à la morale. Voici des extraits du début du réquisitoire où l’épisode des comices y est cité. Ce n’est cependant pas le personnage de Rodolphe qui retient l’attention du procureur mais celui de Madame BOVARY. La plupart des artistes faisaient l’éloge de l’œuvre de FLAUBERT. Cependant BARBEY D’AUREVILLY y met quelques nuances, tandis que SAINTE BEUVE, critique dont les avis étaient très écoutés, juge avec intérêt la manière dont l’auteur garde vis à vis de ces personnages, une sorte de réserve, d’indifférence quant à leurs qualités morales. Depuis ce temps, il est devenu commun de signaler le caractère impersonnel de l’écriture flaubertienne. Lorsque Madame BOVARY sort en 1856, il est automatiquement attaqué pour offense à la morale en raison de scènes entre Emma et Rodolphe qui sont effectivement assez « chaudes » pour l ‘époque. Mais contrairement à BAUDELAIRE, il est acquitté et l’accueil du public et de la critique est excellent.

Beaucoup d’écrivains n’ont pas eu cette chance. Des siècles auparavant, de nombreux écrits furent censurés et leurs auteurs enfermés. En 1664, dès le lendemain de la première représentation de TARTUFFE à la cour, fut prononcée une interdiction royale de jouer la pièce en public. MOLIERE tenta de se défendre par de courts écrits qu’il adressait directement au Roi. Une seconde version de TARTUFFE déclencha une véritable cabale. MOLIERE eut beau adresser un deuxième placet au Roi et s’y plaindre de la censure dont il était victime, la pièce fut totalement interdite. Ce n’est qu’en 1668 que MOLIERE obtint gain de cause et TARTUFFE fut enfin joué en public. Il connut un immense succès.

De même BEAUMARCHAIS connut également les caprices du destin et de la censure. LOUIS XVI, hostile au MARIAGE DE FIGARO qui consacrait la victoire des valets sur les maîtres n’avait-il pas déclaré : « cela ne sera jamais joué » ? C’est l’écho de cette expérience du pouvoir et de la censure que fait entendre le valet FIGARO dans un long monologue où il médite sur les hasards et les bizarreries de sa destinée. Il y évoque en particulier sa carrière d’auteur menacé par le poids des préjugés, des interdits et de la censure.
08.09.04 - 20:40 Profil
 

   

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