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§coralie54 # 19 ≡ Re: nouvelle
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coralie54
1082 posts depuis
le 27/7/2003
De : Agincourt à côté de Nancy (54)
bon d'accord j'essaie mais vous moquez pas svp, g un ptit peu beaucoup extrapolé d'accord??? ;-)

La Course.
A State of Art, décédée le 14 Septembre 2003.


Les chevaux piaffaient d’impatience dans les stalles. Le départ allait être donné dans quelques secondes à peine.
C’était un bel après-midi d’automne.
Le temps était doux, le vent soufflait doucement, se glissant entre les feuilles des platanes qui bordaient la lice, comme un spectateur se frayant un passage à travers la foule.
Le ciel était d’un bleu limpide et le soleil baignait de lumière l’enceinte de l’hippodrome tandis que quelques nuages discrets observaient la scène avec curiosité.
Des milliers de spectateurs s’amassaient dans les tribunes combles en cette journée riche en évènements.
Tous s’étaient déplacés afin d’admirer un poulain gris nommé Dalakhani.
Champion de sa génération, il faisait beaucoup parler de lui en cette veille du célèbre Prix de l’Arc de Triomphe.
Cependant, bien que le jeune étalon aux lignes harmonieuses ait quitté la piste et se soit retiré dans son box en vainqueur depuis plusieurs minutes, la tribune ne désemplissait pas.
Effectivement, tous se préparaient à présent à assister au prix réservé aux pouliches, seconde course importante du jour.
A droite de State of Art, la jument grise, une grande alezane dégingandée nommée Mandéla se cabrait, obligeant son jockey à se tenir aux parois capitonnées.
State of Art était contrariée de se tenir à côté de cette jument hautaine à la démarche snobe, à l’image de sa propriétaire d’ailleurs, une riche femme de banquier.
Vallée Enchanté, qui portait le numéro trois, refusait d’obéir et reculait obstinément, nécessitant l’intervention d’un starter pour l’amadouer.
Alors, enfin, elle entra dans sa stalle d’un pas vif alors que la porte claquait derrière elle.
La pouliche grise l’avait déjà rencontrée auparavant. C’était une bête capricieuse, entêtée mais sûre d’elle, consciente de sa valeur. Somme toute une concurrente sérieuse.
State of Art, elle aussi s’impatientait. Elle était entrée au même moment que Yesterday, l’une des favorites et que Mezzo Soprano, une belle bête noire aux reflets cacao. Mezzo Soprano restait calme, attendant que les portes s’ouvrent en observant le long ruban de la piste qui se déroulait devant elle.
Celle-ci était nettement plus sympathique aux yeux de la pouliche. Jolie mais modeste, gracieuse et pleine de volonté elle avait tout pour plaire.
State of Art, elle, se sentait différente des autres bien que toutes les participantes aient le même âge: trois ans.
Une période de la vie difficile où les jeunes pouliches qu’elles étaient ne pensent qu’à caracoler pour se faire remarquer.
Elles osaient même faire de l’œil au vieil hongre monté par un personnel de l’hippodrome qui restait froid et distingué devant cette flambée de croupes concupiscentes.
Elle était la plus belle, elle voulait gagner.
State of Art, unique jument grise de la course, sentait croître en elle son désir de galoper à la poursuite du vent, stimulée par son jockey.
Celui-ci, Christophe Soumillon, était l’un des plus jeunes et plus talentueux de son époque.
Contrairement à sa monture, il était calme, serein.

Il la flattait, juste à la base de l’encolure, l’endroit que préférait la belle.
Tout en lui parlant à l’oreille, il lui lissa la crinière et déposa un baiser dans son cou, tentant de tempérer cet être plein de fougue.
Curieuse, State of Art continuait de regarder devant elle, les naseaux frémissants et la tête fièrement redressée.
Il sentait qu’elle était prête.
En effet, depuis plusieurs mois, elle n’avait participé à aucune course, écartée momentanément des hippodromes à la suite d’une mauvaise blessure à l’un des antérieurs.
Mais à présent, elle allait pouvoir donner toute sa mesure et prouver aux autres qu’elle les dominait toutes, autant qu’elles Dans les tribunes où les gens se tassaient, on distinguait parmi les corsages blancs en cette journée excessivement chaude pour un 14 septembre, le costume gris du propriétaire de State of Art.
Il se mordait les ongles, en prise à l’anxiété.
Il savait que sa jument était au plus haut de sa forme. Il l’avait spécialement préparée à cette compétition importante pour sa carrière.
D’ailleurs, elle paraissait plus belle que jamais, l’œil vif, la queue haute, sans un soupçon de graisse superflue.
L’homme admirait beaucoup sa jument, la plus brave qu’il n’air jamais rencontrée.
Et à la maison , c’était un amour: douce et démonstrative, elle n’était pas avare lorsqu’il s’agissait de donner de l’affection.
Quant à sa robe, elle luisait au soleil. Des reflets métalliques et truités s’y mêlaient, on eût cru une mer houleuse un jour de grand vent.
En réalité, l’homme ne redoutait qu’une chose: l’excès de tempérament de sa pouliche qui lui avait joué un bien mauvais tour plusieurs mois auparavant.
Elle s’effarouchait pour un rien, au risque de se blesser par ses écarts incongrus.
Ce jour là, la jeune pur-sang caracolait, débordante d’énergie à la sortie des stalles.
Elle avait bondi en avant, heurtant deux proches concurrents et s’était blessée à l’antérieur.
Malgré sa blessure, elle avait galopé à la limite de ses forces pour recoller au peloton, le mors aux dents, empêchant irrémédiablement son jockey de la stopper.
Après la course, elle avait enfin consenti à ralentir et le vétérinaire l’avait examinée.
Son diagnostique était sans appel.
Il fallait un minimum de trois mois de repos à la jument, accompagnés d’un traitement avant qu’elle ne soit autorisée à reprendre l’entraînement.
State of Art en avait souffert, condamnée à n’effectuer que des tours de pas sans pouvoir esquiver la moindre foulée de trot. Son énergie était donc décuplée et quand la sonnerie annonçant l’ouverture des portes retentit, onze corps musculeux s’élancèrent sur le gazon tandis que la voix du speaker s’élevait pour commenter l’épreuve.
Des mottes de terre furent projetées en tous sens par les sabots ferrés fracassant le sol à un rythme endiablé.
Immédiatement, Butterfly Blue prit le commandement de la course.
C’était une sprinteuse, incapable de parcourir les deux mille quatre cents mètres à cette allure.
Elle n’était là que pour imprimer un faux train afin de faciliter le parcours de sa compagne d’écurie, la brune Yesterday.
Elle se tenait fidèlement à son rôle, bien que désabusée de se cantonner à tenir la tête en début de course pour voir finalement la précéder sa compagne de boxe.

(la suite en de-ssous ;-) )


Merci à tout ceux grace à qui je vis chaque jour des moments inoubliables depuis avril 2004 !
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J'ai vu parfois dans le regard d'un cheval la beauté inhumaine d'un monde d'avant le passage des Hommes ... BARTABAS
02.04.04 - 23:10 Profil Visiter le site
 

   

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