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mimi441 |
# 61 ≡ Re: JMB fait son retour !!! |
Listed-Race
241 posts depuis le 26/11/2006
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Un bel hommage ,dans : LE POINT de cette semaine ,par christophe Donner
http://www.lepoint.fr/sport/hippisme-jean-michel-bazire-le-retour-du-prodige-24-10-2012-1520372_26.php
Pour assister au grand retour de Jean-Michel Bazire, trois mois après son AVC (accident vasculaire cérébral), il y avait certainement plus de monde samedi après-midi sur l'hippodrome de Meslay-du-Maine qu'hier soir à Paris-Vincennes. C'est peu dire que la foule n'était pas au rendez-vous : il y avait plus de guichetiers que de parieurs. Le temple du trot était vide, certes, mais ce n'est pas le nombre d'ouailles qui fait la qualité du sermon, ni les pom-pom girls qui font l'ambiance. Et s'ils n'étaient pas plus d'une centaine dans les tribunes, les turfistes étaient quand même, n'ayons pas peur des mots, émus. Ils ne pensaient qu'à lui, ils ne parlaient que de ça : Bazire est de retour. La première question, sur l'air de la stupéfaction :
- De quoi il est fait, ce type, c'est un extraterrestre ?
- Il a un mental, qu'est-ce que tu veux, tout est là : le mental.
La deuxième question, plus sérieuse :
- Est-ce que tu crois qu'il a une chance dans la cinquième ?
- Avec Quopeck ? Tu veux rire !
En revanche, Bazire avait une chance dans la deuxième course, avec Vice royauté, et on y a cru pendant longtemps, mais en face, on a vu que sa pouliche était braquée, tournant la tête à gauche. À l'entrée de la ligne, alors qu'il s'apprêtait à la lancer à l'assaut de la pouliche de tête, on a senti que ça n'allait pas : Vice royauté trottait léger. Bazire a tout essayé, mais rien à faire, elle est partie au galop, un coup de sirène : disqualifiée. En d'autres temps, Jean-Michel Bazire eût été sifflé, hué, en repassant devant les tribunes avec sa pouliche favorite et disqualifiée, mais ce soir, pas un murmure dans les tribunes. Respect. À cinq ans, il est sur un poney
Jean-Michel Bazire est aujourd'hui médicalement guéri, il gambade, il tient les rênes, même s'il trébuche encore un peu sur les mots et qu'il faut l'aider à enfiler sa combinaison, il est sauvé. Mais d'avoir recouvré ses facultés ne peut pas lui suffire, il faut qu'il se remette à gagner des courses, deux ou trois par jour, avec des coups de génie comme avant, et il faut qu'il en perde, aussi, avec des erreurs comme il est inévitable d'en commettre quand on dispute comme lui plus de mille courses par an. C'est quand il sera à nouveau sifflé par ses détracteurs que le meilleur driver du monde pourra se dire qu'il est sorti du cauchemar. Les dernières séquelles de l'accident ne s'effaceront qu'avec les dernières traces de compassion de ses admirateurs.
Rappelons les faits.
Jean-Michel Bazire est né il y a 41 ans au Mans. À cinq ans, il est sur un poney ; à neuf ans, il s'assied sur un sulky ; à 16 ans, il remporte sa première course à Vincennes ; et à 28 ans, il gagne son premier Prix d'Amérique à 28 ans. Il va ainsi dominer la profession pendant vingt ans, à la drive comme à l'entraînement. C'est le plus beau métier du monde : il se lève tôt pour préparer ses chevaux, il voyage partout, il s'amuse l'après-midi à gagner des courses en selle ou au sulky de cracks, dont il a l'air de faire ce qu'il veut, du bout des doigts. Il est considéré comme un génie, du fin fond de la Mayenne au plateau du Grand Journal, de Milan à Oslo, en passant par Villedieu-les-Poêles, deux mille, trois mille, quatre mille victoires, et puis au seuil de ses quarante ans, son père meurt. À 78 ans, le père dirigeait l'écurie de son fils, qui se retrouve avec cette charge supplémentaire sur les épaules. Ça fait beaucoup. On l'a cru perdu pour les courses !
D'autant que depuis quelques années les courses françaises changent, elles entrent dans l'ère de l'efficacité, de la productivité, l'économie de la filière hippique est jugée fragile et doit " progresser si elle ne veut pas régresser". C'est du moins ce que prétendent les nouveaux dirigeants issus des grandes écoles. C'est la grande affaire de "l'ouverture des paris en ligne" à la concurrence.
Parallèlement, on augmente le nombre de courses de telle sorte que le turfiste va pouvoir rester collé à son écran de 11 heures du matin à 11 heures du soir : une course tous les quarts d'heure et pas le temps de se demander à qui profite l'addiction. Ça marche : les paris progressent, la crise économique glisse sur l'industrie des courses comme l'eau sur les plumes du canard. Le problème, c'est que pour faire tourner ce show quasi permanent, les acteurs sont soumis à un régime stakhanoviste. Les lads d'écurie comme les stars de la piste.
Fatigue physique, lassitude morale, est-ce que c'est ça qui va causer l'accident cérébral dont Bazire est victime le 15 juillet dernier, en pleine réunion de courses sur l'hippodrome d'Enghien ? Nombreux en sont persuadés. Pas les médecins qui diagnostiquent une petite malformation vasculaire. En tout cas, on l'a cru perdu. Pendant plusieurs jours, le monde des courses est resté suspendu aux communiqués de l'hôpital. Bazire dans le coma, Bazire paralysé à vie..., mais Bazire qui se réveille, qui ouvre les yeux, Bazire qui parle et se lève, jusqu'à l'impensable retour à Vincennes hier soir. Une victoire dans la quatrième ?
Elle lui semble offerte sur un plateau avec Tolca de Bellouet qui ouvre à la cote de 13/10. Malheureusement, dix minutes avant la course, la jument est déclarée non partante.
Reste la cinquième, avec Quopeck. Le fameux Quopeck. Aucune chance, en principe. La cote le confirme : 12/1. Il faut dire que le cheval n'a pas couru depuis un an, c'est un ancien bon, qui s'annonçait même comme un crack, promis au Critérium de 5 ans. C'était aussi un des rares trotteurs entraînés par une femme, Séverine Raimond. Est-ce qu'elle aimait trop son cheval, est-ce qu'elle l'a trop gâté ou, au contraire, lui en a-t-elle trop demandé ? En attendant qu'il s'explique lui-même au micro, le prodige a pris des manies, dès qu'il faut aller à la bagarre : il rechigne, lève la tête, se met au galop. Impossible d'en tirer quoi que ce soit. Dernière solution, la mort dans l'âme, Séverine va trouver Jean-Michel Bazire, l'homme aux mains d'or : "Je n'y arrive plus. Est-ce que tu peux essayer ?" Bazire accepte et voilà comment deux revenants se retrouvent associés ce soir-là dans la cinquième course. Sans espoir de gagner : "Je cours pour être cinquième." Quopeck finira septième, mais de belle manière, tout près du vainqueur. Ce qu'on appelle une bonne course de rentrée.
"Il a une course dans six jours, en province. Là, je vais lui demander un peu plus. On verra."
Les turfistes devront-ils attendre six jours pour voir Jean-Michel Bazire passer le poteau d'arrivée en tête ? Pas sûr que l'homme qui gagne une course sur cinq ait la patience d'attendre jusque-là. Il a dans son écurie plusieurs Quopeck, prêts à gagner leur avoine. On vous tiendra au courant...... |
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24.10.12 - 13:14 |
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