Groupe I
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Je remonte le sujet:
Lu dans JDG aujourd'hui, une réponse du Président de l’Association européenne de dentistes équins:
qUaNd La LoI PrIve de TravaIL LeS deNTISTeS ÉqUINS, LeS oSTÉoPaTheS,LeS maSSeUrS oU LeS ÉThoLoGUeS…
Une ordonnance de loi a fixé la notion d’acte vétérinaire. Si l’on suit le texte à la lettre (cf. ci-dessous le passage en gras), plus personne n’aura le droit de toucher un cheval, pas même un éleveur, sauf les vétérinaires. Le Syndicat des éleveurs s’en est ému récemment. Cette fois, c’est au tour de l’Association européenne de dentistes équins de monter au créneau. « La dentisterie équine, l’ostéopathie équine, les massages et l’éthologie sont des pratiques qui existent depuis de très nombreuses années et qui permettent d’améliorer le confort et le bien-être des chevaux. Les praticiens qui effectuent ces actes sont bien connus et appréciés dans les écuries. Après des années de pratique, grâce à une grande connaissance du cheval et des performances qui leur sont demandées, ils ont su se rendre indispensables. Or, aujourd’hui, cette situation est remise en cause par la parution au Journal Officiel de la République d’une ordonnance de loi (dans le cadre de la "loi de modernisation de l’agriculture") qui modifie profondément la définition de la médecine et de l’acte vétérinaire : « acte de médecine des animaux : tout acte ayant pour objet de déterminer l’état physiologique d’un animal ou d’un groupe d’animaux ou son état de santé, de diagnostiquer une maladie, y compris comportementale, une blessure, une douleur, une malformation, de les prévenir ou les traiter, de prescrire des médicaments ou de les administrer par voie parentérale. » Cette nouvelle définition aura de nombreuses implications dans le fonctionnement des écuries. En effet, cette nouvelle définition des actes de médecine des animaux suppose-t-elle que les dentistes équins, les ostéopathes, les masseurs ou les éthologues ne pourront plus assurer librement ces services tant appréciés des professionnels et des propriétaires ? Si tel est le cas, qui alors remplacera ces praticiens ? Les vétérinaires ? C’est en réalité peu probable… Comment nos vétérinaires équins, aujourd’hui déjà débordés pour la plupart, pourraient-ils se rendre disponibles pour "faire" les dents de tous les poulains qui rentrent des prés au début de l’hiver, pour masser les chevaux et donc assurer leur meilleure récupération en plein meeting…. pour ne prendre que quelques exemples ? Les vétérinaires vont-ils alors prendre de nouveaux salariés au sein de leurs cliniques pour répondre aux besoins des écuries ? Cela semble peu crédible… En effet, la situation économique actuelle étant assez instable, il semblera évident à tous que les vétérinaires seront assez frileux à l’idée d’augmenter leur masse salariale et donc les charges de leurs entreprises. Faudra-t-il alors que les propriétaires ou les entraîneurs se mettent, eux-mêmes, à râper les dents de leurs chevaux, à les masser… ? Il est donc évident que c’est en premier lieu le cheval qui pâtira de cette "modernisation" de la loi ! En outre, qu’en sera-t-il du prix des consultations ? Est-il possible que cette situation de monopole renforcé soit favorable à une régulation des tarifs ? Encore une fois, cela est peu probable. Devant de telles circonstances, et face à la menace de disparition de leurs entreprises, il est bien évident que les praticiens dentistes, ostéopathes, masseurs, éthologues… ne se laisseront pas faire et qu’ils mettront en oeuvre tous les moyens possibles pour faire entendre leur voix. Et ce, non seulement parce qu’ils ne veulent pas perdre leur travail, mais aussi parce qu’ils sont réellement soucieux du confort et du bien-être des chevaux ! Quel dommage que les rédacteurs de cette loi n’aient pas su trouver, faute de concertation et d’écoute, une voie satisfaisante pour tous, et prendre exemple sur des pays comme l’Angleterre ou les Pays-Bas… Peut-être est-il encore temps ? » T. GUImBeLLoT Président de l’Association européenne de dentistes équins
« Je vois parfois dans le regard d’un cheval la beauté inhumaine d’un monde d’avant le passage des hommes ». |
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