Groupe I
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Le point de vue de la redaction de Jour De Galop : (pSEudO) SCANdALE À LA TéLéVISION Par la Rédaction de Jour de Galop La montagne a accouché d’une souris. Depuis quelques jours, on nous farcissait la tête avec le reportage de Canal Plus baptisé Scandale à l’hippodrome. « On allait voir ce qu’on allait voir », nous promettaient les ennemis/aigris des courses. Eh bien nous avons vu, lundi soir, entre 22 h 30 et 23 h 30. Bilan ? Un grand éclat de rire ! La pseudo enquête de Caroline Benarrosh fait "pschitt" du début à la fin. Les courses n’ont vraiment rien à craindre d’un travail à charge aussi mal fait. La pseudo journaliste de Capa ne mérite ni sa carte de presse ni de devenir scénariste pour séries B (elle n’en a pas le talent). Quand elle tente de piéger un acteur des courses par téléphone, on dirait une blague de Jean-Yves Lafesse ; et quand elle se précipite au chevet de Marc-Antoine Billard qui vient de tomber à Cagnes-sur-Mer, on dirait Hélène et les garçons. Cette fille est une actrice – qui joue faux, mais une actrice. D’ailleurs, elle est présente sur plus de 80 % des plans de son documentaire. Pour ceux qui ne l’ont pas compris, le sujet, c’est elle ; pas les courses. Et ce qu’elle recherche, ce n’est pas produire un contenu intéressant – positif ou négatif – sur les courses, mais assurer sa promotion personnelle dans le domaine de la production télé (version poubelle). Entre un canular téléphonique et une mauvaise série B: Nous pourrions citer quinze anecdotes toutes plus absurdes les unes que les autres, car elles s’enchaînent lors des (longues et creuses) 52 minutes. En voici deux. La première : le jour de l'“Arc”, Caroline Benarrosh veut accéder aux écuries avec sa caméra, alors qu’elle n’est pas accréditée pour cette zone de l’hippodrome. On lui refuse l’entrée. Scandale ! « Cela prouve que France Galop et les entraîneurs ont des choses à cacher. » Si cette consternante enquêtrice avait travaillé correctement, comme tous ses confrères présents ce jour-là à Longchamp, elle aurait demandé en amont un accès écurie à France Galop. Imagine-t-on entrer dans le vestiaire du PSG ou de l’OM un soir de match simplement parce que l’on a une caméra à la main ? La seconde : toute excitée par l’affaire de dopage qui a secoué Godolphin, mais en manque de biscuits, elle passe du coq à l’âne – c.-à-d. des courses à l’endurance. Nous nous retrouvons alors dans un box face à quelqu’un qui se présente comme un vétérinaire. Le visage est flouté et la voix cryptée, pour faire véridique (quelle mise en scène !). Cet anonyme parle donc du dopage dans l’endurance, en répétant simplement ce que tout le monde sait déjà. Chez mademoiselle Benarrosh, cela devient un scoop, parce que ledit vétérinaire s’est senti menacé. Que fait-elle ? Elle appelle l’ambassade de Dubaï à Paris pour savoir s’ils ont entendu parler de menaces ! Non seulement le chargé de communication de l’ambassade ne voit même pas de quoi elle parle, mais même s’il connaissait l’affaire, serait-il une bonne source pour évoquer ce sujet ? Évidemment non. Au passage, notre Bécassine du journalisme aura découvert que le "cheikh Mo" est chef d’état et qu’à ce titre, il a été photographié avec la reine d’Angleterre et George Bush. C’est un scoop. Elle nous révèle aussi que les jockeys d’obstacle tombent en course, et que les jockeys de plat ont des problèmes de poids. Waouh Quand la police des jeux diffame les propriétaires: Le seul élément vraiment troublant dans ce reportage, c’est la double interview de Martine Chapelot, numéro 2 de la police des jeux. Comment cette fonctionnaire de la République peut-elle laisser entendre que les chevaux de l’Aga Khan et du cheikh Al Maktoum ne font pas l’objet de contrôles en France (« On est sur de la politique, et donc là… on n’a pas notre mot à dire… ») ? C’est gravement diffamatoire et très regrettable. Autre dérapage de la commissaire de police : elle décrit les courses comme un monde opaque, où la loi du licence est la loi tout court ; une mafia, en somme, où tout le monde se tient par la barbichette. Mais alors, que fait la police (des jeux) ? Si les courses sont vraiment une mafia, cela démontre l’incapacité de ce service du ministère de l’Intérieur. Une idée de cadeau pour la récompenser de son travail: La chute du reportage est savoureuse. Là, notre amie de l’agence Capa se prend pour Victor Hugo : « Je me dis que les acteurs des courses hippiques doivent s’accrocher pour ne pas sombrer ». Nous avons envie de lui répondre qu’en regardant son reportage, ils ont surtout dû se retenir pour ne pas éclater de rire à chaque séquence… sauf les personnes qu’elle a roulées dans la farine et qu’elle ridiculise à l’antenne. Car, en jouant les fausses ingénues et les compatissantes de circonstance, Caroline Benarrosh a piégé plusieurs acteurs des courses : en les filmant/enregistrant à leur insu, ou en leur faisant croire qu’elle venait pour parler de leur passion/activité alors qu’elle ne faisait que chercher des éléments accusateurs – qu’elle n’a donc pas trouvés. La manipulation de la vérité a ses limites. Pour conclure, nous suggérons à ses commanditaires – Capa et Canal+ – de récompenser cette "future-exjournaliste" en lui offrant un Bled ou un Bescherelle. Elle y apprendra que l’on ne dit pas « (Scandale) à l’hippodrome » mais « (Scandale) sur l’hippodrome ». S’ils ne font pas ce geste salutaire, son prochain reportage consacré au monde de la coiffure risque de s’appeler « Au coiffeur ». Ça serait tout de même gênant sur une chaîne de télévision qui donne des leçons d’intelligence, de culture et de morale à tout le monde sans jamais balayer devant sa porte… Du journalisme poubelle au pays des donneurs de leçon: Le documentaire de Caroline Benarrosh fait honte au journalisme. Il serait à montrer dans les écoles de journalisme, pour expliquer aux futurs professionnels ce qu’est la lie de notre métier : manque de travail, d’approfondissement, approximations, idées reçues, mauvais choix d’interlocuteurs, fausses sources, manipulation, détournement de paroles, caméras cachées rebaptisées « discrètes » comme si cela allait les blanchir, etc. La liste est longue de ces griefs qui vaudraient radiation de la carte de presse… Bref, il ne nous reste plus, pour sanctionner cette lamentable tentative de déstabilisation des courses, de faire désormais le bon choix entre Canal Plus et ses concurrents : pour le sport, BeInSport ; pour les films, NetFlix et la VOD ; et pour les vrais reportages (ceux qui traitent les sujets sans rechercher le sensationnalisme mensonger), France 5. |
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