Groupe I
869 posts depuis le 3/9/2003 De : Saverne
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L'écurie des «Bleus» n'a plus de premier jockey depuis dimanche. Dominique Boeuf congédié, Olivier Peslier s'est vu proposer, dès lundi, un contrat en second pour l'écurie Wildenstein, une fois libéré de ses obligations pour les frères Wertheimer. Comme ce ne sera pas le cas dimanche dans le Prix de Diane, les deux demoiselles en bleu, Asti et Millionaia, devraient être pilotées par Thierry Thulliez et Kieran Fallon.
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Dimanche, dans le Prix de Diane, Olivier Peslier ne sera donc pas en mesure d'honorer son nouveau contrat pour les «Bleus». Il sera en effet en selle sur la «Wertheimer» Colony Band qui a bien travaillé, mardi matin à Chantilly, sous l'oeil de Christiane Head-Maarek dont le nom est déjà inscrit à deux reprises au tableau d'honneur du Prix de Diane, avec les victoires d'Harbour (1982) et d'Egyptband (2000). Alec Wildenstein et Elie Lellouche se sont assuré des disponibilités de Kieran Fallon et de Thierry Thulliez et de leur accord pour monter soit Asti, soit Millionaia, le choix du jockey pour chacune des pouliches n'étant pas encore arrêté. Seule indication : lundi matin sur les Aigles, pour leur dernier exercice sérieux, Asti était montée par Thierry Thulliez, tandis que Millionaia était associée à Olivier Peslier.
Alec Wildenstein admet que cette situation actuelle n'est pas idéale, tout en tenant à relativiser les choses et les événements. «Je suis déjà très content de pouvoir m'assurer des montes d'Olivier Peslier, en second !», nous a-t-il confié mardi matin, reconnaissant que «rien n'est facile». «Evidemment, l'idéal est d'avoir un jockey attaché à l'écurie et dont on puisse être certain de la disponibilité. Nous travaillons et réfléchissons dans ce sens. En attendant, nous allons donc nous adapter comme nous le faisons pour ce Prix de Diane.» Et le propriétaire d'ajouter. «Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables et quand on a la chance d'avoir de bons chevaux, on trouve toujours de bons jockeys pour les monter, qu'ils soient installés en France ou à l'étranger. Il y a aussi des jeunes cavaliers qui progressent et commencent vraiment à émerger.» Mais l'idéal n'est-il pas d'avoir un jockey «maison» participant à la préparation, le matin à l'entraînement, et à la finition, l'après-midi sur l'hippodrome ? Alec Wildenstein est persuadé que non. «Angel Penna et Albert Klimscha étaient deux entraîneurs auxquels mon père vouait une véritable admiration. Ces deux professionnels étaient catégoriques, estimant qu'un jockey avait toujours tendance à ouvrir les doigts dans les galops et, dès lors, à être influencé. Or, il y a souvent beaucoup de différence entre le travail du matin et la performance sur le champ de courses. On peut donc dissocier la partie entraînement de la partie course.»
Le propriétaire aime alors répéter cette évidence : «Le plus difficile reste de façonner de bons chevaux, de les amener au plus haut niveau de la compétition. Il faut consacrer beaucoup de temps et de moyens financiers comme humains pour y parvenir. Le jockey est le dernier maillon entre les mains duquel vous confiez tout ce capital. Or, depuis son retour de Hong Kong, Dominique Boeuf ne respectait pas les ordres qui lui étaient donnés. Prendre la décision de se séparer n'est jamais facile et d'ailleurs je regrette de ne pas l'avoir prise un mois plus tôt. C'est comme dans un couple ou avec les femmes. Quand on ne s'entend plus, il faut savoir se quitter, même si l'on sait que l'on va être critiqué. Je ne veux surtout pas faire de polémique mais arrêter maintenant d'en parler. Je ne veux pas être comme l'exilé de Capri, rester cloîtré dans ma loge. Je veux envisager l'avenir dans la sérénité.»
Après avoir vu ses couleurs briller dans le Prix d'Amérique (Késaco Phédo), puis le Grand Steeple-Chase de Paris (Kotkijet), l'Ecurie Wildenstein rêve de réussir l'exploit de réaliser le coup de trois en gagnant la même année le Prix de l'Arc de Triomphe. Pour y parvenir, il compte en premier sur Vallée Enchantée, à l'origine de la séparation d'avec Dominique Boeuf, ou bien sur ses cadettes qui s'aligneront dimanche dans le Prix de Diane. Ce serait du domaine du jamais vu.
Tiré du Paris-Turf du 09/06/2004 |
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