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1591 posts depuis le 4/8/2004 De : R.P
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Suite... Article parue dans Le Figaro
Coup de théâtre dans le milieu hippique. Une enquête sur un dopage soupçonné de chevaux de courses, ouverte en Normandie, s'est concrétisée hier matin par trois interpellations à Chantilly (Oise) et dans l'Orne. Chantilly est le principal centre d'entraînement français des chevaux de courses de galop, où s'est couru le prestigieux prix de Diane dimanche dernier.
Les personnes interpellées sont deux entraîneurs de chevaux, Yann-Marie Porzier, à Chantilly, Jean-Philippe Dubois, à Aunou-sur-Orne, et un troisième professionnel du monde hippique, habitant également le département de l'Orne. Les interpellations ont eu lieu dans leurs haras respectifs par les gendarmes de la section de recherche de Caen. Les enquêteurs agissent dans le cadre d'une information judiciaire contre X ouverte par le parquet d'Alençon (Orne) pour importation et administration de substances vénéneuses et escroquerie au PMU.
Célèbre entraîneur, Yann-Marie Porzier, qui prépare sur le site de Lamorlaye des pur-sang pour les courses de plat et d'obstacles, a notamment remporté le tiercé-quarté-quinté+ de lundi sur l'hippodrome parisien de Saint-Cloud. Une victoire insolente qui, s'ajoutant à une série de réussites succédant à bien des déboires, a suscité des interrogations dans les milieux hippiques.
Orientés par une dénonciation faisant suite à cette série de succès sur les pistes, les enquêteurs recherchaient «un éventuel produit dopant», selon une source proche de l'enquête. L'information a été révélée hier par la société France Galop. «Si les faits reprochés révélaient exacts, ils revêtiraient un caractère d'une extrême gravité auquel il conviendra de porter un coup d'arrêt définitif», a souligné la société organisatrice des courses de galop en France.
Avec plus de 2 000 chevaux à l'entraînement, Chantilly tient la première place des centres d'entraînement français. Les courses sont sous la surveillance du laboratoire des courses hippiques (LCH) qui a décelé, en 2004 en France, 66 cas de dopage présumé sur 21 686 prélèvements. Les substances recherchées chez les athlètes des hippodromes sont les mêmes que chez les humains : anabolisants, stupéfiants ou transporteurs d'oxygène. Dans les milieux hippiques, les cas de dopage avérés demeurent assez rares, contrairement à ceux qui relèvent de la négligence (résidus de traitements thérapeutiques mal administrés, etc.). La Normandie, avec l'Orne et le Calvados en particulier, sont des zones privilégiées de l'élevage des pur-sang pour les courses de galop ou d'obstacles ainsi que des trotteurs français. Elle est ainsi l'un des principaux lieux de naissance du pur-sang anglais, roi des galopeurs.
Hier, le président de France Galop, Édouard de Rothschild, a décidé de proposer, dans les plus brefs délais, à son conseil d'administration «de prendre des mesures immédiates pour renforcer le contrôle antidopage». D'autres interpellations devraient avoir lieu aujourd'hui. |
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