L’invasion du palmarès de nos courses pour 2 ans par des hordes de cavaliers et de montures étrangères, suscite l’inquiétude des plus fins observateurs de la planète galop située au cœur de notre galaxie hippique.
Il est vrai que cette année 2006 est peu généreuse avec les sujets entraînés en France, mais cela n’est pas toujours le cas. Pas plus tard qu’en 2003 les 2 ans nationaux avaient rendu un « carton plein » sur les principales courses de groupe que sont Les prix Robert Papin, Morny, Grand critérium, Critérium des pouliches, Critérium international et Critérium de Saint Cloud !
Ces deux situations extrêmes sont à considérer comme exceptionnelles et doivent être prisent comme telles. Ceci étant, la permanence des performances des visiteurs étrangers dans ce type d’épreuves est antérieure à l’émergence de la production de l’usine de Coolmore, et est surtout le reflet d’un programme anglo-irlandais historiquement* orienté vers des courses de plus courtes distances que dans l’hexagone, avec leurs conséquences sur l’élevage.
Certes il pourrait leurs être rendu la pareille, mais il faudrait pour cela nous rappeler que nous sommes en Europe, ce que semblent ignorer nos propriétaires et nos entraîneurs pour lesquels la fréquentation des hippodromes d’outre-manche semble aussi redoutable que devoir y subir la cuisine locale. D’ailleurs le programme franco-français (financé par le parieur de même nationalité) est bien suffisant pour assurer le gîte et l’avoine de leurs coursiers.
Toutefois le caractère éphémère des performances d’une bonne partie de ces bébés champions (se souvenir du nom de certains d’entre eux est un véritable exercice de mémoire) est à relativiser face à celles des futurs vrais gagnants classiques représentatifs « in fine » de l’élite de chaque génération et puis SPIRIT ONE n’a jamais été battu que d’une tête.
« Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années… » Fît dire le Grand Corneille à son héros le juvénile Rodrigue. Originaire de Normandie comme nombre de nos pur-sang, il aurait put tout aussi bien lui faire dire de cette génération de 2 ans « Tout çà ne vaut pas un coup de cidre ! »
*Le faible montant des allocations des « petites » épreuves en Angleterre et en Irlande oblige les chevaux à courir plus souvent donc sur des distances plus courtes (CQFD).
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