Webmaster
3777 posts depuis le 23/2/2002 De : Châteauroux
|
L'Express (mauricien) du 1er Juillet 2005
Le jockey Lemius s’en sort avec Rs 20.000 d’amende
Le propriétaire de l’écurie pour laquelle travaillait Lemius lui aurait demandé de “donner un coup de main” à un concurrent dans une course. Il a accepté...
Le jockey français Gilles Lemius était accusé de complots pour tricher lors d’une course de chevaux le 28 mai. La cour de district de Port-Louis l’a condamné hier à Rs 20.000 d’amende. L’accusé avait plaidé coupable sous deux chefs d’accusation : conspiration avec le propriétaire Chandrekantsingh (Mann) Ramdour, de l’écurie Ramdour, et un délit identique avec le jockey qui a finalement gagné la course, Rye Joorawon.
Les faits concernent la troisième épreuve (la City of London Cup) de la sixième journée courue le 28 mai. Gilles Lemius pilotait le cheval Qui Lord. Après une enquête de la police, le Directeur des poursuites publiques instruisait le procès dont le motif principal était que Lemius aurait retenu sa monture pour favoriser un concurrent, le jockey Rye Joorawon qui montait le cheval Accelerate.
“Courir comme un fou”
A l’audience d’hier, le constable Narayen a lu la déposition de l’accusé qui donne une brève description de sa carrière qu’il débute en France. En 1992, Gilles Lemius s’envole pour l’Allemagne, puis l’Amérique et la Suisse, pour se perfectionner.
Dix ans après, il est contacté par l’écurie Raj Ramdin qui lui offre de l’emploi comme jockey. Il accepte et débarque à Maurice où il constate, dans un premier temps, que cette écurie avait “un effectif restreint”. Puis, il constate que “l’écurie ne pouvait plus subvenir à mes besoins” et, d’un commun accord avec son employeur, il quitte l’écurie. En 2004, il y retourne mais, après plusieurs courses, il est mis à la porte.
Toujours dans sa déposition à la police, Gilles Lemius raconte qu’il fait alors la connaissance de Kush Ramdour, propriétaire de l’écurie de même nom. Ce dernier lui propose de piloter Qui Lord. Le jockey découvre que ce cheval courait “comme un fou” et si rapidement qu’il “s’asphyxiait dans les 50 derniers mètres”.
Vient alors l’épreuve de la City of London Cup. “Pour moi, Qui Lord ne pouvait pas gagner cette course. Le samedi 28 mai, vers midi, je croise Mann Ramdour, le frère de Kush Ramdour. Il était dans sa voiture. Il m’interpelle dans la rue et me fait un deal. Il me demande de donner un coup de main au jockey Rye Joorawon. J’étais d’accord avec sa proposition.” Peu après, il rencontre Rye Joorawon, qui l’informe qu’il allait piloter le cheval Accelerate, et que “si correct”, il (NdlR : Lemius) allait toucher une prime de 100 fonds, soit Rs 50 000 sur le cheval gagnant. Cependant, ni Mann Ramdour, ni Rye Joorawon n’auraient tenu parole.
Dans sa plaidoirie, Me Siddhartha Hawoldar, avocat de la défense, soutient que les règlements sur les courses hippiques prévoient habituellement une amende pour ce genre de délit. L’avocat plaide également que, sans l’apport de son client, il n’y aurait pas eu d’enquête sur les courses.
Quand le verdict est rendu, le jockey Gilles Lemius laisse échapper quelques larmes. Puis, il s’acquitte de l’amende. L’ordre d’interdiction de quitter le pays a été levé contre lui.
DOSSIER À CHARGE
Preuves insuffisantes contre Taylor et Craven
■ Le Directeur des poursuites publiques a tranché : aucune inculpation ne sera logée contre les deux jockeys australiens, Jason Taylor et Dany Craven. Après examen du dossier à charge, le parquet a conclu qu’il n’existe pas de preuves suffisantes pour engager des poursuites (insufficient evidence to lodge a provisional case). Taylor était soupçonné d’avoir reçu Rs 534 000 provenant de courses “truquées” tandis que Craven avait été interrogé dans le cadre d’une enquête sur des fraudes éventuelles dans les courses. Vendredi soir, il a été refoulé à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam alors qu’il voulait quitter le pays, accompagné de son épouse. En raison de l’enquête alors en cours, il avait été interdit de quitter le territoire. Son avocat, Me Gavin Glover, compte présenter une motion en cour afin que les Rs 534 000 saisies chez le jockey Taylor lui soit restituées.
Kursley THANAY |
|