Course B
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Voila c fait, on le redoutait, ces messieurs de la SECF ont refusé le progrès
"Le Cheval Français a décidé, jeudi en comité, d'interdire l'utilisation du micro à des fins de retransmission télévisée."
Lire d'ailleurs le Turf d'aujourd'hui
Amplificateur par François HALLOPÉ
Le déroulement du Prix de France et son dénouement ont fait couler énormément d'encre toute cette semaine. Aux infortunes de Jag de Bellouet s'étant traduites par des centaines de milliers de tickets perdants, se sont en effet ajoutées bien des interrogations suite aux propos livrés par Jean-Michel Bazire au micro de Canal+, recommandant à Jacky Treich, son allié de fait, de garder au chaud le plus longtemps Jag de Bellouet, avec la réussite que l'on sait...
Sur le fond, il n'y a pourtant rien à reprocher aux entraîneurs-drivers d'Ilster d'Espiens et de Kazire de Guez. Ils ont fait leur métier, dimanche, en profitant de leur position privilégiée pour tenter de battre le champion, non pas à la force du jarret mais sur une tactique et des circonstances de course. On l'avait écrit d'ailleurs, ici même, en présentant ce Prix de France : il était à craindre qu'une coalition se fasse non pas autour, mais contre Jag de Bellouet, à partir du moment où le tirage au sort lui avait attribué ce fatidique numéro 1. C'est ce qui s'est malheureusement passé.
Mais jusqu'à preuve du contraire, les courses de chevaux ne se disputent pas en couloirs, comme en athlétisme sur les courtes distances, et les embouteillages éventuels font partie des scénarios plausibles. C'est bien la raison pour laquelle il n'y a jamais de chevaux imbattables. On se souvient ainsi qu'en 1997, dans un Prix Niel réunissant cinq partants, Peintre Célèbre s'était fait piéger le long de la corde par ses adversaires, échouant à une encolure de Rajpoute. Trois semaines plus tard, le champion remportait le Prix de l'Arc de Triomphe de cinq longueurs !
Le micro embarqué par Jean-Michel Bazire a amplifié, pour sa part, les moeurs et pratiques d'un peloton où l'on se parle beaucoup et où on négocie en permanence. Cela ne date pas d'hier, comme Michel Roussel le rappelait à Marc Giraud cette semaine. Mais comme les turfistes ont de la mémoire, ils ont aussitôt mis en parallèle les propos de «JMB», entendus un an plus tôt dans le Prix d'Amérique 2004, où le partenaire de Késaco Phédo demandait à Christophe Gallier de ne pas faire le c.., ce qu'il fit. Les alliances d'un jour ne sont pas celles du lendemain.
En effet, depuis que les courses drainent des sommes considérables, les enjeux sportifs ne sont rien en comparaison des impacts financiers dont elles sont l'objet, tant pour les professionnels que pour des turfistes archi sollicités. Le fair-play est souvent relégué au second rang.
Le micro (*), présent ou absent au coeur du peloton, ne changera rien à ces pratiques. Les drivers ou jockeys continueront à se parler entre eux, à se faire des cadeaux ou à se mettre «en boîte». Il appartient en conséquence aux commissaires de redoubler de vigilance et de faire appliquer à la lettre un code de bonne conduite. Ils se doivent de sanctionner systématiquement les comportements dangereux ou litigieux, de se montrer équitables dans leurs jugements. C'est ainsi qu'ils protégeront les intérêts des parieurs comme ceux de leurs ressortissants. Il en va de la crédibilité de notre passion, celle du turf.
(*) Le Cheval Français a décidé, jeudi en comité, d'interdire l'utilisation du micro à des fins de retransmission télévisée. |
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