Course A
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le 15/1/2009
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"que pensez d'un cheval qui à un BTR : +42 (0.30)?merci"
Cela dépend de son âge, de son sexe, de sa carrière, de ses ascendants/descendants donc l'idéal serait de connaître son nom pour le/la juger, en fonction de ces paramètres.
Je me permets de compléter les explications de Fakir ci-dessus. Le BLUP est effectivement un indice qui est notamment utilisé depuis longtemps en élevage bovin, et a été adapté pour les chevaux par des chercheurs de l'INRA avec une déclinaison par discipline (BTR pour les trotteurs, BSO pour le saut d'obstacles, BCC pour le concours complet, etc.). Les indices ne sont pas équivalents d'une discipline à l'autre : par exemple, les meilleurs étalons TF sont à 68/70, et les très bonnes juments > à 50, mais on trouve quelques reproducteurs entre 20 et 30. En dressage, par exemple, un BDR autour de 40 est déjà très bon, et des BLUP peuvent même être négatifs.
Le BTR d'un poulain à la naissance est celui de papa + celui de maman divisé par 2, et le CD (coefficient de détermination, indissociable du BTR) est celui de papa + celui de maman divisé par 4 (il est donc possible de calculer le BTR + CD d'un poulain avant sa naissance, je l'avais notamment fait en 1994 avant de faire naître ma première pouliche, pour être sûre qu'elle aurait le droit de reproduire, car la SECF utilisait ce critère pour l'autorisation des juments en repro à cette époque là). Après la naissance, le BTR va évoluer en fonction des performances du cheval en course, mais aussi de ses ascendants, descendants et collatéraux. Il est mis à jour sur la base du SIRE une fois par an, vers fin novembre/début décembre. Le CD évolue parallèlement en fonction des données collectées, au fur et à mesure de la vie du cheval et de ses activités. Le CD d’un étalon finira par être proche de 1 (maximum possible), parce qu’il peut avoir jusqu’à 100 descendants par an, mais celui d’une poulinière restera beaucoup plus faible. Le CD est censé être vraiment significatif (étalon « confirmé ») à partir de 0.70-0.75.
Quelques précisions :
Un cheval non qualifié a quand même un BTR, mais il évoluera peu si ce cheval n’est pas un reproducteur, même si la famille est vivante.
Un excellent performer aura un BTR très élevé, mais si par la suite sa carrière de reproducteur est médiocre, son BTR baissera.
Un performer moyen, voire nul (jument non qualifiée) pourra avoir une bonne valeur génétique et/ou voir son BTR augmenter si les produits sont bons.
Quelques exemples chez les étalons :
Ready Cash (sauf erreur sur éventuels étalons non au catalogue fin 2012) a aujourd'hui le meilleur BTR d'étalon (70, avec CD 0,71). Ourasi était le meilleur a une époque (48, je crois, loin devant les autres.
Des étalons comme Coktail Jet et Goetmals Wood ont des CD à 0,99. Par comparaison, les jeunes étalons « vedette » Saxo de Vandel ou Sam Bourbon ont respectivement des CD à 58 et 62.
L’étalon le plus faible en 2012 a un BTR = 24.
Le BTR est un indice génétique. Pour les performances, il existe un autre indice, l’ITR calculé chaque année sur es performances de ladite année. Il semble en général être considéré que la génétique compte pour environ 20 à 30 % de ce qui fait un cheval. A titre personnel, ma « recette » serait : 25 % génétique, 25 % élevage, 50 % entraînement. Autant dire que de bons BTR pourront ne jamais courir et mal reproduire, que de mauvais BTR pourront être excellent performers et reproduire, mais que négliger ce facteur est cependant prendre un risque.
A noter que le BTR est très critiqué, comme je disais il a été utilisé par la SECF pour sélectionner les poulinières il y a une vingtaine d’années, puis abandonné car boudé par les éleveurs parce que trop compliqué. J’ai même lu des arguments comme « ce n’est pas fiable car subjectif / pas scientifique ». Evidemment ce raisonnement est absurde. Quand on creuse un peu, on se rend compte que les gens qui travaillent avec le BTR et ceux qui veulent l’ignorer sont tout de même souvent d’accord : en effet, sur quels arguments se basent les gens pour estimer la qualité d’un étalon, par exemple : ses perfs, son taux de qualifiés, les gains des produits… toutes notions utilisées dans le calcul du BTR.
Pour conclure, je dirais que si le cheval objet de la question est un poulain ou un jeune cheval, un étalon en activité ou une poulinière que vous voulez acheter, le BTR est trop faible pour mes critères. S’il s’agit d’un cheval plus âge à l’entraînement, il faut plutôt regarder ses perfs et sa santé que le BTR, et s’il s’agit d’une mère de future poulinière, ça peut aussi être correct, mais il faut aussi étudier la lignée maternelle, le BTR à lui seule n’est pas un critère de choix suffisant, même s’il peut être en tête de liste.
ET… son CD étant de 0,30, cela indique que la variation possible par rapport au BTR annoncé est forte. Par exemple, pour un BTR = 50 un CD de 0.20 donne un BTR « réel » entre 37 et 63, un CD de 0.95 donne un BTR « réel » entre 47 et 53. (Ces chiffres, ainsi que la plupart de mes connaissances sur le BTR sont à porter au crédit de Jacques Boully, qui était un maître en la matière, et de l’association Gemtrot qui continue de diffuser ces informations).
Élevage Saint-Clair
44590 DERVAL
Contact : elevagesaintclair@free.fr
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